Selon Gérard Larcher, le Sénat pourrait proposer de créer un "49.3 départemental" dans les conseils départementaux bloqués par le FN

Publié à 11h18, le 24 mars 2015 , Modifié à 11h34, le 24 mars 2015

Selon Gérard Larcher, le Sénat pourrait proposer de créer un "49.3 départemental" dans les conseils départementaux bloqués par le FN
Gérard Larcher © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

Alors que l’UMP s’apprête à faire main basse sur une majorité de départements après un premier tour victorieux dimanche 22 mars, le principal parti d’opposition n’entend pas laisser le FN gâcher la fête. Le risque est pourtant réel : si la formation de Marine Le Pen, arrivée deuxième dimanche, obtient beaucoup d’élus dans certains conseils départementaux, la coalition de la droite et du centre pourrait s’y voir privée de majorités absolues (nécessaires pour faire passer des délibérations). Et se retrouver en conséquence à la tête de collectivités ingérables.

Sauf que… Sauf que Gérard Larcher a peut-être sa petite idée pour conjurer ce scénario du pire. Invité des 4 Vérités sur France 2 ce mardi 24 mars, le président UMP du Sénat a d’abord rappelé que conformément aux consignes de Nicolas Sarkozy, toute alliance avec le FN était proscrite (même au "troisième tour" du scrutin). Et de dédramatiser :

Oui, il y aura des départements qui seront gouvernés à la majorité relative, on verra si ça bloque ou si ça ne bloque pas.

Le journaliste Roland Sicard lui a alors rappelé qu'en cas de blocage, les présidences de département ne disposaient pas d’une arme comme le "49.3", l’article constitutionnel qui permet de faire passer une loi sans vote à l’Assemblée nationale.

Pas déstabilisé, Gérard Larcher a rétorqué que la Chambre haute du Parlement pourrait justement se réserver la possibilité… d’en créer un :

Eh bien le Sénat, qui est le représentant des collectivités territoriales, pourrait le moment venu faire des propositions sur un 49.3 départemental.

Voilà qui ne manquera probablement pas de susciter le débat, alors que l’UMP ne s’est pas privée de critiquer abondement l’usage du 49.3 par la majorité en première lecture de la loi Macron au Palais Bourbon.

[BONUS TRACK] Le "ni-ni", c'est non

Gérard Larcher n’a jamais caché que la ligne "ni FN, ni PS", adoptée officiellement par l’UMP en février, n’était pas sa tasse de thé. Contrairement à NKM, contrainte par ses fonctions de vice-présidente du parti, le sénateur des Yvelines a eu tout le loisir de réaffirmer son positionnement particulier ce mardi matin :

Si j’avais à arbitrer une chance, j’allais dire une malchance de voir élu un Front national, à titre personnel, je pourrais soutenir un homme ou une femme soutenu par le Parti socialiste.

Lors de la législative partielle du Doubs, le mois dernier, le sénateur des Yvelines avait déjà indiqué que s’il avait dû voter dans cette circonscription, il aurait privilégié le front républicain.

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