Le réveillon des politiques imaginé par le Lab, épisode 1

Publié à 17h56, le 31 décembre 2014 , Modifié à 18h01, le 31 décembre 2014

Le réveillon des politiques imaginé par le Lab, épisode 1
François Hollande © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

Avant-propos : le texte suivant n'est pas un article. Les propos rapportés sont inexacts  et le fruit de notre imagination un tantinet malade. Les références sont liées à l'actualité politique de 2014 et nous permettent de revenir à notre manière sur les événements de cette année politique écoulée.

Ils sont tous venus à l'Élysée à l'invitation de François Hollande. Désireux de rassembler les Français, le chef de l'État a convié la plupart des ténors de la vie politique française à fêter la nouvelle année sous les ors de la République.

Très impatient, Nicolas Sarkozy arrive le premier. Le successeur de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP est très en avance. Dès l'après-midi, l'ex trépignait à l'arrière de sa Citroën qui, faute de pouvoir stationner devant le 55 faubourg saint-Honoré fait des cercles dans le 8e arrondissement de Paris. Dans l'habitacle, Nicolas Sarkozy se sent comme prisonnier. Cela lui rappelle sa garde à vue et il n'aime pas trop ça. Il prend son portable et commence à rédiger un message à l'attention de son avocat, maître Herzog, avant de se raviser.

Il est 20h pétantes lorsque l'ancien président est libéré : il descend de son véhicule et marche d'un pas pressé vers la grille de l'Élysée. Il est à peine posé devant la porte gardée qu'arrive Marine Le Pen. La présidente du Front national est accompagnée de son père, Jean-Marie Le Pen. "Bonsoir monsieur Sarkozy", lance l'élue frontiste. Celui-ci lui répond puis sert la main du patriarche Le Pen.

- Jean-Marie Le Pen : Vous ne trouvez pas qu'elle a fière allure dans cette robe, ma Marine?

- Nicolas Sarkozy : C'est vrai. Vous êtes très apprêtée ce soir.

- Marine Le Pen : Je n'allais quand même pas m'habiller comme un déménageur pour venir  à l'Élysée.

Les trois avancent dans la cour de l'Élysée. François Hollande est sur le perron et les accueille. Comme dans le reste de la France, il fait froid dans le palais présidentiel. Le président porte sa chapka ramenée d'Azerbaïdjan, ce qui ne manque pas de surprendre Nicolas Sarkozy. Mais l'ex ne dit rien et salue son successeur avant de rentrer avec les Le Pen dans l'Élysée. "Ça n'a pas tellement changé", marmonne-t-il en pénétrant dans le Jardin d'hiver. L'ancien président est tendu. Quelques tics apparaissent, son épaule droite se contracte. Celle de Marine Le Pen aussi, mais pour une autre raison : la présidente du FN a froid. Elle grelotte. Son père l'attrape par les bras et essaye de la réchauffer. Cherchant du coin de l'œil une cheminée, il prophétise : "On fera une fournée la prochaine fois".

Les autres convives pénètrent dans l'Élysée au compte-goutte. Jean-Luc Mélenchon surgit, le téléphone collé à l'oreille. Il est en discussion avec le journaliste Patrick Cohen. L'eurodéputé souhaite lancer son année médiatique 2015 sur France Inter après avoir terminé 2014 dans cet espace de liberté qu'est Closer. Il raccroche et lance dans un allemand parfait : "Guten Abend !" Marine Le Pen va pour lui répondre mais l'élu du Parti de gauche la coupe : " Maul zu, Frau Le Pen !"

Cécile Duflot, Benoit Hamon, Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg arrivent ensemble. L'ancien ministre de l'Économie traine un peu et demande à chaque invité un bon conseil en business. Aurélie Filippetti raconte à Benoît Hamon comment elle profite de son temps libre pour relire tout Modiano.

Cécile Duflot est quant à elle alpaguée d'entrée par Jean-Luc Mélenchon. "Quand est-ce que tu nous rejoins Cécile ?" "Rho, tu es chiant Jean-Luc", lui répond l'ancienne ministre du Logement avant de se diriger vers les cuisines. Mais elle est interceptée par Stéphane Le Foll. "La cuisine, c'est moi", prévient le ministre de l'Agriculture. "Tu es sûr que tu n'as pas besoin d'aide ?" propose néanmoins Cécile Duflot, tu as l'air crevé." "Moi ? Je suis en pleine forme ! J’ai fait 55 kilomètres de vélo dimanche-là, 30 de moyenne, j’étais parfait", rétorque Stéphane Le Foll avant de lui confisquer son portable. "Hé mais on n'est pas au conseil des ministres là, s'énerve Cécile Duflot. Le portable n'est pas interdit !". "Mesures de précaution, répond le porte-parole du gouvernement avant de s'éclipser. Je ne suis pas Jean-Michel Aphatie."

Dans le fond de la salle à manger, Gérald Darmanin et Jean-François Copé installent leurs instruments. Le premier à la guitare, le second au clavier, les deux sont chargés d'ambiancer ce réveillon de la Saint-Sylvestre. Alain Juppé, que personne n'avait vu entrer, leur propose une chanson : Argent trop cher, de Téléphone. Jean-François Copé se dit profondément choqué par cette remarque mais s'installe quand même derrière son synthé Bontempi. Au menu de cet entremet musical : Bobby Lapointe.

Non loin, Nicolas Dupont-Aignan regarde avec envie les dorures de la salle. "Tu es bien bronzé", remarque François Fillon. "Je reviens de Guyane, répond NDA en guise d'explication. Je voulais vérifier par moi-même si on pouvait bien rouvrir un centre de détention à Cayenne, tu sais, pour les djihadistes." François  Fillon hoche doucement la tête puis retourne vers Nicolas Sarkozy, qui l'observe d'un œil noir. "Tu es venu en hélicoptère ?" demande l'ancien président à son ex-collaborateur. Ce dernier ne répond pas mais s'échappe, demandant à un huissier s'il sait où se trouve Jean-Pierre Jouyet.

Fin du premier épisode

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