MULTIPLEX POLITIQUE - Au programme des interviews dominicales de ce 3 février, la patronne des patrons, Laurence Parisot dans Le Grand Jury, le patron de la CGT, Bernard Thibault dans Tous politiques, la ministre de la Santé, Marisol Touraine sur France 5, et le chef des députés socialistes, Bruno Le Roux dans BFM politique.
Comme chaque dimanche, le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous en proposer des morceaux choisis au fur et à mesure de la soirée.
Le multiplex du Lab
Sur lelab.europe1.fr
> Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée, sur BFM TV et RMC
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- Colère joviale sur la PMA
"Je peux essayer de vous expliquer pourquoi il n'y a pas de contradiction" sur la procréation médicalement assistée (PMA) annonce Bruno Le Roux, en première ligne sur ce dossier brûlant après un gros cafouillage gouvernemental toute l'après-midi, ce dimanche.
"
Bien entendu, il a fallu un calage pour un texte qui va arriver dans quelques mois, que nous nous calions aujourd'hui sur un délai me semble quelque chose d'assez normal[...]
Bien entendu qu'elle sera votée, c'est la position du PS depuis des années, la PMA ouverte aux couples de femmes.
"Le comité consultatif national d'éthique, saisie par François Hollande et qui doit rendre ses conclusions cet automne "n'a qu'un avis consultatif" veut croire Bruno Le Roux, qui ajoute :
"
Moi je considère qu'il s'agit d'un engagement du président de la République. [...] Il en a parlé pendant la campagne électorale et je m'en suis assuré auprès de lui.
Et je pense que le président de la République a raison de dire que cet engagement ne vaut pas sans débat, et qu'il faut prendre le temps de consulter, le temps d'écouter.
"- Autopromo
Au détour d'une réponse sur le chômage qui ne baisse desespérement pas, le député profite d'être à l'antenne pour appeler les téléspectateurs à venir visiter son site interne :
"
Vous trouverez sur mon site ce que j'ai appelé ma lettre du changement .
"- Il lâche du lest sur les 75%
"Je n'ai pas le fétichisme du taux" lance Bruno Le Roux interrogé sur la promesse de campagne de François Hollande de taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d'euros par an. Promesse censurée par le Conseil Constitutionnel et actuellement en cours de recalibrage .
Bruno Le Roux veut "en tenir compte" et semble prêt à lâcher du lest sur la fameuse taxe à 75% :
"
Ce qui est important pour moi c'est qu'il y ai une contribution exceptionnelle qui touche les hauts revenus. [...]
Si l'on me dit demain qu'à 70% il y a une plus grande sécurité juridique qu'à 75%, je ne monterais pas sur ma chaise de président de groupe à l'Assemblée nationale pour condamner ce recul du gouvernement.
Et cela me semblera une grande avancée. Et je la ferai partager autour de moi.
"- Non, non, non, ceci n'est pas une "purge"
Le patron des députés socialistes s'inscrit en faux face à la multiplication de critiques sur la mise en place de "l'Etat Hollande" (ici ou là et encore là ) :
"
Ce débat n'existe pas aujourd'hui sur ce qui seraient, ici ou là, des privilèges ou des nominations par proximité du pouvoir.
"- Le petit conseil du soir
"
Je lui dit François, il faut que tu y viennes !
"Bruno Le Roux s'adresse ainsi à François Rebsamen (et non pas au chef de l'État). Son collègue président du groupe socialiste au Sénat est très hostile au projet de réforme sur le cumul des mandats.
- Si, si, Hollande est pour la PMA
Invité à préciser son affirmation sur la PMA qui serait un engagement de François Hollande, Bruno Le Roux déclare :
"
Dans la campagne électorale, il y avait des choses qui n'étaient pas dans les soixante propositions mais qui avaient été sur cette question des engagements[...].
Au mois de décembre, avant que le groupe ne délibère pour adopter le principe d'un amendement sur la PMA, j'avais eu l'occasion dans le cadre des échanges avec un certain nombre de responsables, j'avais eu l'occasion de débattre et d'évoquer cette question.
"- Toujours s'auto-poser des questions
Vieille technique d'hommes et de femmes politiques, s'auto-poser des questions est la meilleure façon de calibrer son message. Surtout sur un sujet aussi sensible.
Illustration ce soir avec Bruno Le Roux :
"
Vous pourriez me poser la question "Est ce que c'est le conseil consultatif qui va faire la loi ?". Et je vous répondrai non. La Constitution ne lui donne pas aujourd'hui ce rôle.
Donc je ramène chacun à son rôle. Et je donne une grande importance au débat et à l'avis qui vont avoir lieu.
"> Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, sur France 5
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- Il y a urgence à attendre sur la PMA
Après la déclaration de Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la famille, recadrée par le premier ministre sur le calendrier de la loi sur la famille, la ministre de la Santé demande du temps :
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Il y aura une loi sur la famille qui comportera des dispositions sur la PMA, mais nous avons besoin de temps.
Elle sera présentée à la fin de l'année 2013 et non pas en mars comme c'était prévu initialement.
"- Sur le drame du week-end
La ministre de la Santé indique également avoir demandé l'ouverture d'une "enquête exceptionnelle" pour que "la vérité" soit faite sur les circonstances du décès d'un bébé in utero, vendredi, à Paris. Un décès du, selon les parents, à un manque de place dans la maternité de Port-Royal, où l'accouchement devait avoir lieu.
Pour la ministre :
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[Les parents] ont droit à la vérité, ils ont droit à une information transparente. Cela, c'est quelque chose à laquelle je veillerai.
"Mais "une enquête complète" prend "du temps" considère Marisol Touraine, qui a indiqué avoir également "demandé une étude rapide, très rapide, qui ait lieu demain (lundi), en 24 heures, 48 heures, entre les hôpitaux de Paris, l'Agence régionale de santé, et qui nous permette de comprendre ce qui s'est passé, vraiment".
Après plusieurs visites mardi et jeudi à la maternité où devait être déclenché l'accouchement, la patiente avait été renvoyée chez elle jeudi. Elle est finalement retournée une nouvelle fois à la maternité dans la nuit de jeudi à vendredi mais le foetus, à terme, était alors mort in utero. Le parquet a ouvert dimanche une enquête préliminaire pour éclaircir les circonstances de ce drame.
- Sur le dossier Diane 35
La ministre est évidemment amenée à préciser sa position sur le traitement anti-acné Diane 35 du laboratoire Bayer également utilisé comme contraceptif, que l'agence du médicament s'apprête à suspendre après des décès suspects :
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J'ai demandé à l'Agence national du médicament de procéder à des études rétrospectives sur l'ensemble des pilules et Diane 35, pour que nous puissions évaluer les risques réels liés à l'utilisation de ces médicaments [...]
Toutes les informations ne sont peut-être pas remontées. [...]
Nous en savons assez pour savoir qu'il y a un risque. La question est : dans quelles conditions faut-il maintenir ces médicaments sur le marché ?[...]Je vais mettre en place un dispositif pour que les informations remontent plus facilement, ça va prendre quelques mois
"Une question que s'est également posée sa ministre déléguée, Michèle Delaunay, vendredi.
- Sur le mariage homo
Analyse de Marisol Touraine concernant le rôle de l'opposition dans le débat sur le mariage homo qui bat son plein à l'Assemblée Nationale :
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La droite a systématiquement cherché à esquiver le débat sur le mariage pour tous pour mettre sur la table ce qu'il n'y a pas dans la loi, c'est-à-dire la gestation pour autrui et la procréation médicalement assistée.
"- Ecole "maternelle" ou pas ? "Peu importe"
Commentaire de la ministre de la Santé sur l'initiative de la députée socialiste de Paris Sandrine Mazetier qui veut changer le nom de l'école maternelle :
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C'est vrai que la petite enfance ne doit pas être l'apanage des femmes.
Maintenant tout le monde parle d'école maternelle. Qu'on aille vers l'école élémentaire ou autre chose... Peu importe...
Pour tout le monde ça reste l'école maternelle.
Mais c'est vrai que moi je souhaite que les hommes s'impliquent beaucoup.
"> Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, sur France Inter
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- La phrase du soir
Invité à s'exprimer sur les tensions entre grévistes et non grévistes dans l'usine PSA d'Aulnay, le patron de la CGT assure que chez PSA "il est assez courant de chercher à criminaliser l’action syndical" et refuse de condamner avant de déclarer :
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On n'est pas dans un monde de bisounours en ce moment. Il y a une crise. Il y a plus de six millions de personnes qui sont privés d'emploi ou ne peuvent vivre décemment de leur emploi.
"- Coucou Michel
A Michel Sapin, ministre du Travail, qui assurait dimanche 27 janvier "l'État est totalement en faillite" - avant de faire machine arrière - Bernard Thibault répond :
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Que l'État ait des problèmes de trésorerie et soit endetté est une chose.
Mais l'État n'est pas en faillite. On ne va pas décreter la disparition sur le plan économique de l'État.
"- Le compliment empoissonné
La patronne des patrons vue par le patron de la CGT :
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Elle a une grande qualité, c'est qu'elle parvient à convaincre la gauche de faire comme la droite.
"> Laurence Parisot, présidente du MEDEF, sur RTL et LCI
- L'invite surprise : Jane Fonda
Retarder l'âge du départ à la retraite est un cheval de bataille traditionnel du patronat. Ce qui l'est moins est l'argument utilisé ce dimanche soir par la patronne des patrons. Laurence Parisot choisit de faire référence à un livre de l'actrice américaine Jane Fonda.
- Suspens sur son avenir
La présidente du Medef assure surtout qu'elle n'est toujours pas officiellement candidate à un troisième mandat à la tête de l'organisation patronale.
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Je n'ai pas encore pris ma décision [...] C'est une affaire de semaines.
"La vice-présidente de l'institut de sondages Ifop est censée quitter son poste en juillet.
- Pas touche à une virgule de l'accord du 11 janvier sinon...
Laurence Parisot a enfin appelé les parlementaires à respecter l'accord entre partenaires sociaux sur le marché du travail , en prévenant que l'organisation patronale veillerait à ce qu'il soit retranscrit fidèlement dans la loi.
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Je veux leur faire confiance [aux parlementaires] et je voudrais que cet accord devienne vraiment un accord historique comme l'a dit le président de la République.
Je dis que cet accord est potentiellement historique, c'est-à-dire qu'il le sera réellement si la majorité, et j'espère au-delà même de la majorité, c'est-à-dire avec l'opposition parlementaire, ce texte est adopté en l'état.
""Nous sommes très vigilants", a-t-elle prévenu en indiquant que "si jamais quelque chose de significatif se produisait, nous le ferions savoir, nous dirions de manière très forte, très publique que ce serait un retour en arrière très préjudiciable pour l'économie française".
Selon elle, les lignes jaunes à ne pas franchir se trouvent "à chaque article" du texte.
"
Il est clair (...) que si l'équilibre de l'accord, si les différents éléments étaient abîmés, entachés, amoindris, nous dirions que ce n'est plus l'accord que nous avons signé, et nous mettrions ça suffisamment en cause pour que les investisseurs étrangers changent d'avis sur la France.
""On n'en est pas là", a-t-elle toutefois tempéré en indiquant qu'elle espérait recevoir des "assurances" du ministre du Travail Michel Sapin lors d'une rencontre avec lui lundi.